
Traduit de l’anglais par Hélène Papot
ISBN 9782960199406. 96 pages. 12 €. Septembre 2017.
Jim Shepard est de ces rares écrivains qui parviennent à littéralement propulser le lecteur dans l’authentique.
(par Thomas Mallon)
Jim Shepard est le meilleur miniaturiste qui soit de nos catastrophes. Avec son tourmenté Gojira, il rend la radiation visible.
(par Jennifer Schuessler)
Jim Shepard a créé un texte riche, lumineux, dont la clarté rayonne bien au-delà de ce livre trompeusement court. Le Maitre des miniatures est un chef-d’oeuvre.
(par David Cozy)
Comme un diamant tenu à la lumière, chaque face de ce superbe conte renvoie un peu plus de clarté.
(Ron Hansen – auteur de « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford »)
Le Maitre des miniatures
JIM SHEPARD
Japon, juillet 1954. Eiji Tsuburaya, directeur des effets spéciaux de la Toho Films est censé, en seulement deux mois, donner une apparence à Gojira, roi des Monstres. Débordé, il n’a de temps ni pour Massano, sa femme, ni pour Akira et Hajime, ses deux enfants. Il n’a pas même de temps pour se souvenir de sa fille, Miyako, morte quand elle avait deux ans, ou de son père, décédé 21 ans plus tôt dans le terrible tremblement de terre de Kantō. Sa vie se limite à créer un monstre.
Le Maitre des miniatures ne fait pas le récit d’une relation amoureuse difficile. Le Maitre des miniatures ne documente pas précisément la création d’un des êtres les plus populaires de l’histoire du cinéma. Le Maitre des miniatures ne nous explique pas comment Gojira est devenu Godzilla. Le Maitre des miniatures n’est pas un roman sur le nucléaire. Le Maitre des miniatures n’est pas un des livres les plus subtils qui ait été écrit sur la relation père-fils. Le Maitre des miniatures n’est pas l’histoire d’une obsession. Le Maitre des miniatures ne se laisse réduire ni à un sujet ni à une forme.
En enchevêtrant la « grande Histoire » et l’intime, en mêlant à la rigueur du document les possibilités de la littérature, Jim Shepard nous bouleverse. Que faire de ce qui nous effraie ? Que faire de ce dont on se souvient ? Que faire de nos morts? Comment aimer ? Comment être père ? Comment ne pas faire mal, à l’autre comme à soi-même ? S’il est certes impossible de trouver réponse à ces questions, Jim Shepard nous montre, avec subtilité et simplicité, que vivre avec elles ne se peut qu’en les abordant l’une avec l’autre.

Jim Shepard est né en 1956. Il enseigne la littérature et l’histoire américaine au Williams College. Il écrit des romans, des nouvelles et des scénarios pour le cinéma.
Le Livre d’Aron, L’Olivier, 2016, traduit par Madeleine Nasalik
Project x, Liana Levi, 2004, traduit par Françoise Bouillot