Préface de Yves di Manno
Postface et Graphisme d’Olivier Bertrand
Traduit de l’anglais (USA) par Emmanuel Requette
ISBN 9782960199451. 160 pages. 30 €. Octobre 2018.


Dans la lignée des « Cantos » de Pound, de « A » de Zukofsky, de « Paterson » de Williams, des « Passages » de Duncan ou du « Maximus » de Olson, « Les Tablettes » tente, par une géniale fiction moderniste faite de fragments, d’exprimer et la totalité et le fait qu’elle échappe toujours.

– Andrew Zawacki –


Publiée quelques mois après la mort d’Armand Schwerner, le 4 février 1999, la première édition complète des « Tablettes » constitue le témoignage essentiel de l’un des plus importants innovateurs de la fin du XXème siècle

– Norman Finkelstein –





Les Tablettes

Armand Schwerner

Les Tablettes se présentent comme la traduction de tablettes sumerio-akkadiennes vieilles de 4000 ans. Le Chercheur/Traducteur propose au lecteur d’approcher certaines de ses importantes découvertes en accompagnant ses traductions de ses annotations et de ses commentaires. Tout cela formerait un ouvrage – certes passionnant – d’assyriologie, s’il ne s’agissait d’une imposture! Le chercheur, le traducteur, les recherches savantes, les découvertes révolutionnaires, les tablettes vieilles de 4000 ans, tout cela est une fiction!

Et suppose que la peur que provoque toute découverte du monde soit si grande qu’elle rende l’écriture presque impossible ?

Ouvrage écrit sur plus de trente années, dans la grande tradition des long poems américains, Les Tablettes croisent génialement archéologie, anthropologie, philosophie, sémiologie et poétique. En interrogeant, via une imposture, les rapports qui régissent le réel au langage, Armand Schwerner explore les fondements mêmes de ce qui nous constitue en tant que sujet. Et, à l’époque où se développait un nouveau langage qui révolutionnerait notre rapport aux choses – l’informatique – il cherchait dans les origines de « l’ancien langage » ce qui ce fait de nous ce que nous sommes.

Chaque poème est un nouveau départ à partir d’un lieu à peine différent.

Mais aussi et surtout, tout en nous confrontant, aussi facétieusement que subtilement, à ces questions érudites et vertigineuses, il nous convie à une superbe leçon de poésie.

Cette oeuvre essentielle, sans précédent et aujourd’hui toujours originale, est encadrée par une préface de Yves di Manno et une postface de Olivier Bertrand. Yves di Manno, poète, traducteur et éditeur, prend soin de remettre en perspective le contexte poétique dans lequel s’insère l’oeuvre de Armand Schwerner. Olivier Bertrand, magicien-graphiste, détaille quant à lui les enjeux graphiques qui, non seulement, font partie intégrante de l’oeuvre, et en soulignent l’actualité.



Armand Schwerner (Anvers, 1927- New York, 1999) est le prototype même de l’érudit. Professeur à l’University of New York City, il traduisit et publia nombres d’œuvres de l’hawaïen, de l’amérindien, du sumérien, de l’akkadien ou d’autres sources archaïques. Sa traduction de Philoctète de Sophocle est toujours considérée comme un classique des Lettres anglaises. Peu avant sa mort il travaillait à une traduction de l’Enfer de Dante…

Très lié à Pound, Zukofsky, Rothenberg (qui inclut dans ses travaux certaines de ses Tablettes), il écrivit, outre Les Tablettes, son oeuvre-phare, huit recueils de poésie. Une édition de ses Œuvres complètes est en préparation aux USA.